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Europe de l'Ouest

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ALEXANDER GRONSKY,  Photographies.

CONTEXTE RÉGIONAL

D'un point de vue societal, l'Europe occidentale suit généralement avec un léger temps de retard les évolutions observées aux Etats-Unis. 

On peut constater que c'est également le cas en matière de censure : les européens semblent bien marcher sur les traces des américains. Ainsi la Tate a suivi les décisions américaines en matière de report de l'exposition Guston, et des pressions ont été exercées la même année en France pour que des œuvres d'Hervé Di Rosa présentent à l'Assemblée Nationale depuis 1991 en soient retirées sur une problématique analogue. 

Dans un autre registre de censure partagée de part et d'autre de l'Atlantique, on a immanquablement raison de penser qu'il est tout à fait légitime d'interrompre toute collaboration avec des organismes gouvernementaux d'états qui violent ouvertement les droits humains ou envahissent des voisins qui ne les ont pas menacés. Il est pour autant inacceptable que des artistes  qui ne soutiennent pas ces régimes voir même s'y opposent au péril de leur vie, patissent de telles décisions lorsque celles-ci sont sans nuances. 

C'est malheureusement un phénomène de plus en plus courant aux Etats-Unis comme en Europe, et ce que les décisions soient prises par des élus ou par les institutions artistiques elles-mêmes. 

 

CENSEURS : PALAZZO MAGNANI FOUNDATION, Fotografia Europea, Reggio Emilia, Italie.

Ainsi, 3 jours après le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la Fondation Palazzo Magnani, organisatrice du festival Fotografia Europea de Reggio Emilia, a décidé en février 2022 d'annuler l'exposition collective Trails in the Ice, qu'elle organisait en collaboration avec le musée russe de l'Ermitage. Cette décision de censurer le travail des artistes concernés s'est faite à la hâte, sans demande formulée par l'état italien ou la Commission Européenne, et surtout sans s'assurer que ces artistes n'étaient pas, au moins pour certains d'entre eux, des opposants au régime de Vladimir Poutine et menacés par lui. Dans le désir d'agir vite mais sans se compliquer la vie, aucun effort n'a donc été fait pour maintenir ou accentuer la présence d'œuvres d'artistes résidents en Russie et s'opposant au régime, ou d'artistes russes ayant du fuir leur pays du fait de leur dissidence. Pour eux, cette censure relève donc de la double peine. 

Et c'est clairement le cas d'Alexander Gronsky, photographe estonien installé depuis sept ans à Moscou, reconnu pour ses photos de paysages suburbains russes et dont plusieurs œuvres étaient programmées dans le cadre de cette exposition. Or il se trouve que le jour même où en Italie on annonçait l'annulation de l'exposition, l’artiste était arrêté à Moscou pour avoir crié "Non à la guerre!" dans une manifestation antigouvernementale.

AC, 11/18/2022

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