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Chine + Corée du Nord

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AI WEIWEI, Study of Perspective: Tian’anmen (1997).

Une des œuvres censurées de la Uli Sigg Collection

CONTEXTE RÉGIONAL

En Chine continentale comme en Corée du Nord les espaces d'expressions, artistiques ou non, n'existent plus et il faut un courage quasi suicidaire pour oser utiliser l'espace public ne serait-ce qu'un instant pour y manifester une quelquonque dissidence. Et lorsque c'est le cas et que l'incident est relayé par les réseaux sociaux (lorsque ceux-ci existent), ceux-ci sont nettoyés par les services gouvernementaux en quelques heures voir quelques minutes. Les objets de la censure ne sont jamais promulgués qu'en termes vagues. Ceci permet d'édicter des interdictions adaptatives qui peuvent ainsi coller au plus pres à l'actualité : MeToo, Covid, pollution, pauvreté, scandales, corruption, genre, contenus occidentaux, japonais ou sud coréens... Tout matériel considéré comme une menace pour le parti au pouvoir est interdit, et cela inclut, bien sûr, l'art controversé.

Par leur travail, les artistes peuvent être accusés de nuire à la réputation du pays, de diffuser les valeurs occidentales, de corrompre la jeunesse, de promouvoir des comportements immoraux.Dans ces conditions beaucoup des artistes qui en ont eu la possibilité ont quitté le pays, à l'image d'un Ai Weiwei en 2015, après son séjour en prison en 2011, suivi d'une privation de passeport de 4 ans. Mais même réfugiés en occident, les artistes contemporains chinois ne sont pas à l'abri des agissements de leurs anciens maîtres. Ainsi la Chine a-telle tenté en 2022 de faire fermer l'exposition de l'artiste exilé Badiucao au DOX Center for Contemporary Art de Prague, République Tchèque, après avoir également tenté de faire fermer l'année précedante sa précedante exposition au Musée Municipal de Brescia en Italie. Infiniment plus prêt de la Chine continentale, à Hong-Kong, le mythe d'un pays deux systèmes a vécu, et l'expression artistique ne fait pas exception au nouvel ordre de fer imposé par Xi. En 2021 les œuvres commémorant le massacre de la place Tienanmen ont été démontées de l'espace public et emportées, et, dans le cas de l'œuvre Pillars of Shame, au mépris du droit à la prropriété, car l'œuvre a tout bonnement disparu dans la nuit du 22 au 23 décembre 2021 alors qu'elle est toujours la propriété de son auteur l'artiste danois Jens Galschiot.

 

CENSEURS : M+ MUSEUM, Hong-Kong, Chine 

Le même type de ménage a également été fait dans les musées de l'île. Ainsi l'emblématique musée M+ qui devrait symboliser l'ouverture culturelle de Hong-Kong a vu ses collections nettoyées physiquement et électroniquement de nombreuses œuvres politiquement engagées : avant même l'ouverture du musée le 12 septembre 2021 entre deux fermetures liées à l'épidémie de Covid, certaines œuvres de l'immense collection d'art contemporain chinois offerte au musée en 2012 par le collectionneur suisse Uli Sigg, et qui constitue le fond principal du musée, n'étaient déjà plus accessibles en ligne. Avaient disparues entre autres plusieurs œuvres de Kacey Wong, autre artiste chinois en exil, et d'Ai Weiwei dont sa célèbre photographie Study of Perspective: Tian’anmen (1997) où l'artiste se photographie faisant un doigt d'honneur place Tiananmen à Pekin. A l'occasion de la réouverture du musée le 21 avril 2022, trois autres œuvres engagées de cette collection avaient alors disparu des murs du musée tout en restant cette fois-ci accessible en ligne : New Beijing (2001) de Wang Xingwei, Press Conference III (1996) de Zhou Tiehai, et Mao Zedong: Red Grid No.2 (1989) de Wang Guangyi.

AC, 11/18/2022

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